Changement(s) Climatique(s)

Cet article a pour objectif de vous partager ma compréhension du sujet et aussi de vous rediriger vers des ressources indispensables selon moi.

Tout d’abord, je vous recommande de participer à un atelier de la Fresque du Climat, où que vous en soyez de votre parcours de sensibilisation au climat. C’est un atelier participatif de 3 heures qui permet de mettre à plat vos connaissances, en groupe, grâce à l’intelligence collective. J’écrirai un article de blog sur cet outil pour vous en dire un peu plus sur mon expérience en tant qu’animatrice. N’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez organiser une Fresque au sein de votre organisation.

Source : inconnue

Quelques définitions

Avez-vous déjà entendu parlé du GIEC ? Ce Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat, créé en 1988, dépend de l’Organisation Météorologique Mondiale et du Programme des Nations unies pour l'Environnement. Il regroupe 195 États et s’organise en 3 groupes de travail.

Le GIEC ne fait pas de travaux de recherche directement, il s’appuie sur des travaux déjà publiés et a pour mission d’expertiser l’information scientifique, technique et socioéconomique qui concerne le risque de changement climatique d’origine humaine. ​​

D’après le site du Ministère de la Transition Écologique, “si l’originalité du GIEC est d’associer les États au processus d’élaboration des rapports d’évaluation, ceux-ci n’interviennent que lors de la phase finale : la rédaction du « résumé pour décideurs ». Ce texte est examiné puis adopté ligne par ligne par les représentants des gouvernements sous le contrôle des scientifiques, auteurs du texte initial. Ainsi, les États interviennent effectivement dans le processus d’acceptation de la synthèse des rapports d’évaluation, ce qui leur donne un caractère universel, mais pas dans le processus d’expertise scientifique qui consiste à rédiger le rapport extensif.”

Cela fait quelques temps que je préfère le terme de changement climatique, un terme qui ressemble certes à un anglicisme, mais qui a l’avantage de ne pas focaliser l’attention sur le réchauffement moyen du climat sur Terre (le réchauffement est une réalité, mais c’est une moyenne qui cache des inégalités géographiques), et les conséquences du changement climatique incluent aussi des évènements extrêmes autres que les canicules (cyclones, crues, submersions, etc.). D’après l’Atlas de l'Anthropocène (dont je vous recommande également la lecture), le terme de climate change a été suggéré par un conseiller de George W. Bush en 2002 plutôt que global warming car ce dernier était jugé trop alarmant. Comme quoi, j’ai peut-être adhéré à ce terme en faisant le jeu d’une certaine idéologie, sans m’en rendre compte. 

D’après le GIEC, un changement climatique est une variation de l’état du climat, qu’on peut déceler (par exemple au moyen de tests statistiques) par des modifications de la moyenne et/ou de la variabilité de ses propriétés et qui persiste pendant une longue période, généralement pendant des décennies ou plus. Les changements climatiques peuvent être dus à des processus internes naturels ou à des forçages externes, notamment les modulations des cycles solaires, les éruptions volcaniques ou des changements provoqués par l’homme. Or, d’après l’Atlas de l'Anthropocène, les transformations de la Terre sous l’influence humaine ont augmenté au fil des siècles, notamment à partir de la Révolution Industrielle (1760), mais nous n’avons pris conscience que récemment de leur ampleur et de leur rapidité. Une montée en régime très rapide a été nommée la Grande Accélération (à partir de 1950).

Les activités humaines de nos sociétés actuelles, notamment la forte croissance de l’industrie, des transports internationaux, de l’élevage et l’utilisation d’énergie pour l’usage des bâtiments sont possibles grâce à des énergies très puissantes et non-renouvelables : les énergies fossiles.

D’ailleurs, de quoi parle-t-on quand on parle d’énergie fossile ? D’après le Larousse, c’est l’énergie issue de la combustion de matière organique fossilisée et contenue dans le sous-sol terrestre. Les principales sources d’énergies fossiles sont le charbon, le pétrole et le gaz naturel. Ces ressources sont dites conventionnelles, par opposition aux combustibles fossiles dits non conventionnels, qui, eux, ne se présentent pas sous leur forme courante et qui sont présents dans des gisements difficiles d’accès (gaz de schiste, sables bitumineux, schistes bitumineux, etc.). Elles sont présentes en quantité limitée sur Terre et ne sont pas renouvelables à l’échelle de temps humaine (leur formation nécessite des dizaines de millions d’années).

L’énergie dans une planète finie

Comme beaucoup de “fresqueurs” (petit nom que se donnent les animateur.ices de la Fresque du Climat), j'apprécie le travail de Jean-Marc Jancovici. Au sujet de l’énergie justement, notion si primordiale pour expliquer l’évolution récente des humains, il a écrit un article “L’énergie, de quoi s’agit-il exactement ?” détaillé dans son blog, en 2011, qui  est toujours d’actualité. Plus récemment, en 2021, il s’est associé à l’auteur de BD Christophe Blain pour l’écriture d’Un Monde sans Fin, une excellente œuvre de vulgarisation dont je vous conseille vivement la lecture. Dans l’extrait ci-dessous, on voit bien les effets de l’industrialisation avec le début de l’utilisation du charbon, et la Grande Accélération à partir de 1950. Comme le dit le personnage de Jancovici, les énergies fossiles sont complémentaires (en simplifiant : le pétrole pour les transports, le gaz pour le chauffage, le charbon pour la production d’électricité) et l’une ne remplace l’autre, mais au contraire, elles sont venues alimenter les besoins de l’industrialisation et de la Grande Accélération. De nos jours, on a tendance à penser (moi inclus) que l’énergie est disponible facilement pour un prix (encore) correct (enfin, ça dépend pour qui) et on ne se rend pas compte de tout ce qu’on utilise au quotidien. Dans cette vidéo en anglais qui parle du concept d’”esclaves énergétiques”, on voit bien l’ensemble des services que nous rend cette énergie facilement accessible au quotidien.

Source : Extrait de la bande dessinée. Blain, Jancovici / Dargaud

La consommation intensive de ces énergies principalement fossiles soulève deux problèmes majeurs : une crise liée à l’épuisement des gisements (nous ne vivons pas sur une planète infinie), et une crise climatique liée au dégagement excessif de gaz à effet de serre (gaz carbonique) produit par leur combustion. D’après cet article de JM Jancovici, le gaz carbonique d’origine humaine est responsable d’un peu moins de 65% de l’effet de serre additionnel dû à l’homme.

Le méthane, un autre gaz à effet de serre, représente 15% de l’effet de serre anthropique. C’est en fait un autre nom pour le gaz naturel. Ce gaz peut être brûlé comme les autres énergies fossiles, mais il peut également être généré par d’autres activités humaines. L’agriculture, et surtout l’élevage, est responsable du dégagement dans l’atmosphère de méthane car les aliments que les ruminants (vaches, moutons, chèvres, yaks…) ingèrent fermentent dans leur estomac, en dégageant du méthane.

 

Dans le prochain article, je vous parlerai de l’effet de serre qui est le moteur des changements climatiques et c’est donc un sujet à creuser absolument !

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Pourquoi la Terre se réchauffe ?